Fare bois

Maison et vie en polynesie

Construction

Descriptif du fare traditionnel.

Descriptif du fare traditionnel.

La taille habituelle était de 7,2 x 3,6 mètres.
Le toit était posé sur 3 rangées de piliers au centre, hauts de 2,7 mètres, ceux des côtés de 1,20 mètre.
Le sol était recouvert d’un épais tapis de no¯noha (herbe longue et parfumée).
Il n’y avait pas de cloison intérieure, les couples dormaient ensemble, les autres membres de la famille étaient groupés séparément par sexe.
Les maisons étaient parfois édifiées sur une terrasse pavée et le plus souvent sur pilotis à 1,2 mètre du sol près des rivières et de la mer pour se garder de l’humidité.

fare traditionnel
fare traditionnel

Après l’arrivée des Européens

Dans les années 1820, les missionnaires
– tels que le Révérend John Orsmond
– influencèrent l’agencement intérieur et extérieur des maisons, en ayant recours aux matériaux de construction et techniques européens.
Moerenhout remarque que les demeures deviennent moins gracieuses, moins ornées, moins soignées que jadis.
A contrario, il déplore le fait que les Tahitiens aient «contribué à la construction d’édifices (églises, maisons de pasteur) beaucoup trop considérables, trop soignés ».

En effet, les églises et les temples sont immenses et fabriqués en bois nobles (tamanu- Callophyllum inophyllum, ‘uru – Artocarpus altilis).

De nos jours, les districts ne se rendant pas compte de la valeur de ce patrimoine ont parfois préféré raser la vieille église en bois ou corail et en reconstruire une moderne en béton, évitant ainsi un entretien parfois complexe.
Heureusement, cela ne concerne pas tous les édifices !

Les cathédrales Notre-dame de Pape’ete (1875) et St Michel de Rikitea (1839) ont ainsi été sauvegardées et restaurées

 

Vers l’urbanisation

L’urbanisation et la modernisation ont progressivement incité la population à délaisser leurs habitats traditionnels.
Vers 1920, l’essor des exploitants de vanille leur permet de s’offrir des maisons de style européen appelées fare vanira, «  maison vanille ».

Fare la maison polynesienne d'hier a aujourd'hui

Les murs et les cloisons sont en bois rouge importé d’Amérique, le toit en tôles est presque plat, un couloir et une terrasse ornée de balustrades et de baies vitrées à petits carreaux la caractérisent.
Dans un tout autre style et après avoir essuyé deux cyclones entre 1982 et 1983, l’administration de Polynésie française a élaboré en 1983 un modèle-type de maison anti-cyclonique, en bois importé, contreplaqué et tôles que la population s’est largement appropriée : le fare MTR*.
La pente est suffisamment prononcée
– pas autant que celle du fare nï’au mais plus que celle des maisons en dur modernes
– pour mieux résister aux vents violents, tout en étant facile à construire et d’un coût de revient particulièrement bas.

Dans les années 1990, le fare de béton, parpaings et toit de tôles presque plat avec terrasse et balustres en ciment, a connu un effet de mode, transformant l’habitat en serre surchauffée, et ce, pour un coût plus élevé dans les îles qui font acheminer tous les matériaux importés (d’Europe, Asie, Amérique) par goélette depuis Tahiti.
Adapté au climat et se fondant parfaitement dans l’environnement, le fare polynésien traditionnel a pourtant largement disparu.

Les causes de cette raréfaction ?

Le temps de préparation  fare traditionnel et le coût des matériaux de construction locaux, mais aussi leur fragilité : un toit en pandanus se change tous les 7 ans en moyenne, en nï’au tous les 5 ans, sans compter le risque d’incendie.
Certains grands projets architecturaux de la ville de Papeete (Assemblée ou Maison de la Culture par exemple) ont réussi le pari de constructions contemporaines rappelant les édifices d’autrefois.

Maison de la culture
Maison de la Culture papeete

Aujourd’hui, seuls les hôtels, quelques pensions et une poignée de privilégiés continuent de construire des fare traditionnels recouverts de feuilles de pandanus.

 

Sources : magazine Hīro’a et Service de la Culture et du Patrimoine

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